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lundi 6 avril 2009

Ben, artiste, de Nice à Pau

L'artiste Niçois Ben donne ses visuels à la manifestation de ce 4 avril en Béarn.

La Crida *, collectif de 50 associations culturelles occitanes appelant à la manifestation : Bearn, Gasconha, Òc ! de ce samedi à Pau, a contacté l'artiste parce que sa pâtte (sic) graphique correspond exactement à ses attentes.
Ben a donné les deux visuels et a participé à l'élaboration de la première accroche : Pèrder la lenga qu'ei pèrder lo país !**
La Crida scénographie la manifestation en blanc et noir, en silence et charivari et Ben lui offre cette même thématique.
Parce que s'il est dit oui à l'occitan, les actes ne suivent pas pour une politique linguistique digne de ce nom.
Parce que le blanc et le noir sont des couleurs de deuil quasi universelles et que le collectif d'associations porte une langue vivante, au pouvoir de création hérité des troubadours, dont la mort est annoncée depuis le milieu du XIXème siècle mais dont le dynamisme est tangible.

Plus de 70 % de la population est favorable en Aquitaine*** au sauvetage de l'occitan alors que les locuteurs en capacité de tenir une conversation dans la langue représentent moins de 20% .
Ils ne sont plus que 14% dans le département des Pyrénées-Atlantiques et c'est sûrement parce que la langue y subit une hémorragie engageant le pronostic vital, qu'il est en pointe dans les iniciatives associatives en faveur de la langue : écoles immersives Calandreta, enseignement bilingue, Ràdio País et Matiadas, l'opération de mutualisation radiophonique avec Radio Voix du Béarn et Radio Oloron, l'hebdomadaire La Setmana, les éditions, y compris pour la jeunesse (Scop Vistedit et Cap'Oc) et une création musicale, chorégraphique, graphique et théâtrale impressionnante de vitalité et d'originalité.

Pourtant pas grand chose ne va.
Ni au niveau de l'Etat : une loi est encore attendue pour les langues de France en 2009 ! Alors que tout est précisémment connu pour les langues minorisées depuis les années soixante.
Ni à celui des collectivités territoriales même si le département et la région ont initié des politiques pour l'occitan, cela ne suffira pas.

Les associations de La Crida demandent qu'on leur donne la main parce que la question de la vie de la langue occitane regarde toute la société, tout un chacun.
Une langue est le bien de tous et si elle meurt c'est une forme de pensée qui fera défaut à l'humanité.

Cette manifestation est le premier acte prélude, en 2009, à celle de Carcassonne Anem Òc ! convoquée pour le 24 octobre.

http://crida.oc.free.fr
crida.oc@free.fr
http://www.manifestarperloccitan.com


* La Crida signifie l'Appel et Òc, oui
** Perdre la langue c'est perdre le pays. Une campagne de publicité déclinée en deux pleines pages dans les trois journaux du groupe Pyrénées-Presse a pris la place d'un affichage dans la rue devenu impossible. Elle permet de mettre à disposition de tous un support papier à découper et à porter à la manifestation.
*** enquête linguistique, menée d'octobre-novembre 2008, auprès de 6000 personnes en Aquitaine (1000 par département : Landes, Gironde, Dordogne, Lot-et-Garonne et 2000 pour celui des Pyrénées-Atlantiques).